Gant de velours

Tout ce que tu n'as pas osé dire sur le monde ou à ta belle-mère. Considérations, pensées existentielles et poussières d'étoiles dans tes yeux. Du concentré d'humain, parfois reconditionné.

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Par Angéline Lcmb
12 mai · 2 mn à lire
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Le besoin de caverne

Aka la "Sunday night fever"

               Platon nous a largement rabattu les oreilles avec ses histoires de caverne. Comme quoi, il faudrait en sortir pour avoir des illuminations, blablabla… Acquérir de la sagesse, blablabla… Et revenir en néo prophète raconter à qui voudra bien l’entendre tout ce qu’on a pu voir dehors, tout en jurant que non, ce n’est pas le joint de la veille qui nous a cramé le cerveau.

               Mais il est bien gentil, Platon.

               Parfois, on l’aime bien, la caverne.

               Pas seulement par confort du connu, mais aussi parce que des fois, les gens, on en a marre. Marre d’être hyperconnectés, d’être abasourdis de notifications de tous les côtés. Marre de devoir répondre à la moindre sollicitation. Marre de devoir écouter, ou de faire l’effort d’écouter. Oui, parce que des fois, ça coûte, d’écouter. Mais comme tout être humain normalement constitué, parfois, on n’écoute qu’à moitié.

               Parce que le cerveau est déjà branché sur la ligne « ne pas oublier d’envoyer la facture à Machine », ou « il faudra penser à racheter du PQ », ou encore « est-ce que ça se voit, le bouton d’acné que j’ai tenté à mes risques et périls de camoufler sous une couche trop épaisse de fond de teint ? ». Voire tout ça à la fois.

               Et là, le cerveau, il est en PLS.

               Il n’écoute plus du tout Karine de la compta qui raconte son week-end dans les Alpes avec son chinchilla et son nouveau copain. Il acquiesce machinalement devant le désespoir de Nicolas qui vient de perdre son poisson rouge.

               En bref, ton corps est là, mais pas ton esprit.

               Et c’est en général pile à ce moment qu’il faut alors dire un mot, si difficile à prononcer quand on nous encourage depuis l’enfance à nous ouvrir et à prêter attention à ce qui nous entoure : « Non ».

...